Critique: La Blessure

La Blessure (titre original: The Cut) de Fatih Akin avec Tahar Rahim, Simon Abkarian, George Georgiou, Akin Gazi, Lara Heller, Numan Acar, Joel Jackshaw, Dustin MacDougall

L'histoire: Anatolie, 1915. Dans le tumulte de la Première Guerre mondiale, alors que l’armée turque s’attaque aux Arméniens, le jeune forgeron Nazareth Manoogian est séparé de sa femme et ses deux filles. Des années plus tard, rescapé du génocide, Nazareth apprend que ses filles sont toujours en vie. Porté par l’espoir de les retrouver, il se lance dans une quête éperdue, ponctuée de rencontres avec des anges et des démons, du désert de la Mésopotamie aux prairies sauvages du Dakota...

La critique de Michel Decoux-Derycke: Sélectionné en compétition officielle à la dernière Mostra de Venise, "La Blessure" est le troisième volet d’une trilogie ayant respectivement pour thèmes l’Amour, la Mort et le Diable. Le premier volet étant "Head-On" en 2004, le deuxième, "De l’autre côté" en 2007. "La Blessure" est aussi le premier scénario que Mardik Martin signe depuis 34 ans. Le dernier, c'était "Raging Bull", réalisé par Martin Scorsese.
Il faut saluer le courage de Fatih Akin, réalisateur allemand d'origine turque. Il ose évoquer le génocide arménien dont on célèbre le centième anniversaire cette année. En Turquie, ce sujet est tabou et en Belgique, cela crée des remous.
Ce que j'ai apprécié dans le film, c'est l'âpreté de la réalisation, sans pathos. Cela permet de nous concentrer sur l'histoire de Nazareth Manoogian, interprété par Tahar Rahim. Celui-ci est juste et émouvant. Il joue le rôle principal, un Arménien vivant dans l'Empire ottoman en 1915. Arrêté et victime de la cruauté des soldats ottomans, au point d'être privé de ses cordes vocales, il va réussir à s'enfuir. Il pense ses filles disparues. Toutefois, il va découvrir qu'elles sont vivantes et va se lancer à leur recherche. Jamais, il ne va perdre l'espoir de pouvoir les serrer dans ses bras.