Critique: En mai, fais ce qu'il te plaît

En mai, fais ce qu'il te plaît de Christian Carion avec Olivier Gourmet, Mathilde Seigner, Laurent Gerra, August Diehl, Alice Isaaz, Mattheuw Rhys, Jacques Bonnaffé

L'histoire: Mai 1940. Pour fuir l'invasion allemande, les habitants d'un petit village du Nord de la France partent sur les routes, comme des millions de Français. Ils emmènent avec eux dans cet exode un enfant allemand, dont le père, opposant au régime nazi, est emprisonné à Arras pour avoir menti sur sa nationalité. Libéré dans le chaos, celui-ci se lance à la recherche de son fils, accompagné par un soldat écossais cherchant à regagner l'Angleterre.

La critique de Michel Decoux-Derycke: Après la Première Guerre mondiale avec "Joyeux Noël", la Guerre froide avec "L'Affaire Farewell", Christian Carion prend cette fois, comme sujet, la Seconde Guerre mondiale, plus précisément l'exode de mai-juin 1940. C'est l'un des premiers films véritablement consacré à cet événement, souvent, cet exode sert de toile de fond comme dans "Jeux interdits" ou "Les Egarés".
Le film, mélange entre l'intime et les faits historiques, retrace le destin de plusieurs villageois obligés de tout abandonner pour échapper aux Allemands. Ce sont les souvenirs de la mère de Christian Carion qui sont à la base du scénario. Il faut y ajouter plusieurs témoignages des habitants du Nord-Pas-de-Calais, recueillis suite à un appel sur France 3.
Christian Carion réussit à nous emmener dans ce voyage aux dangers multiples. Grâce aux personnages tels que le maire (Olivier Gourmet), l'institutrice (Alice Isaaz), la patronne de bistrot (Mathilde Seigner) ou encore l'Allemand fuyant le nazisme (August Diehl). Sans oublier celui restant pour sauver sa cave à vins, Albert, joué par Laurent Gerra. A ce propos, ce dernier se révèle un bon acteur, juste et sensible. 
Il y a aussi la musique... de Ennio Morricone, rien de moins. Il n'avait plus composé pour le cinéma français depuis les années 80. Sa musique confère au film une allure de western. 
C'est un bel hommage à toutes ces personnes ayant dû fuir devant l'avancée des Allemands et s'étant battus pour garder leur dignité. Pourtant, il y avait de quoi pèter les plombs devant cette situation. De plus, le film trouve écho dans l'actualité, avec les réfugiés déferlant sur l'Europe, même si les circonstances ne sont pas vraiment identiques.



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