-
Critique: Demain, après la guerre
Demain, après la guerre (titre original: Eng nei Zäit) de Christophe Wagner avec Eugénie Anselin, Fabienne Hollwege, André Jung, Jean-Paul Maes, Jean-Paul Raths, Elsa Rauchs, Luc Schiltz, Raoul Schlechter, Jules Werner
L'histoire: 1945. Jules rentre chez lui après avoir combattu dans le maquis français. Il essaye de reconstruire sa vie dans un pays ravagé par quatre ans de guerre. Quand sa fiancée est retrouvée assassinée avec une famille de fermiers allemands chez qui elle travaillait, Jules, engagé comme gendarme, participe à l'enquête policière. Sa recherche de la vérité se heurte rapidement aux efforts en haut lieu pour enterrer les zones d'ombre des années de l'Occupation.
La critique de Michel Decoux-Derycke: Dans le cinéma, le Grand-Duché de Luxembourg est plus connu par le fait d'accueillir des tournages et de co-produire. Pourtant, depuis quelque temps, des cinéastes luxembourgeois tentent l'aventure de la réalisation. C'est le cas avec Christophe Wagner, ce dernier a, en 2012, réalisé un thriller en langue luxembourgeoise, "Doudege Wénkel" ("Angle mort" en français) qui a attiré 25000 spectateurs et s'est classé 7ème au box-office. Sachant cela, il m'intéressait de voir son deuxième long métrage, un drame historique. Ce fut au dernier FIFF.
Christophe Wagner s'est basé sur des faits réels. Quelques mois après la fin officielle de la Seconde Guerre mondiale, cinq personnes, plus précisément une famille allemande et sa domestique luxembourgeoise, ont été abattus dans une ferme près d’Ettelbruck. Un certain Bernardy a été condamné pour les faits mais des doutes quant à sa culpabilité persistent. Il est revenu sur ses aveux. Malgré cela, il a été exécuté, il s'agit de la dernière exécution capitale au Luxembourg.
Le film est intéressant parce qu'il nous raconte une histoire méconnue dans nos contrées. En fait, on sait peu de choses sur le ce petit pays, à côté du nôtre, qui a aussi subi les affres de la guerre. On pense que le Luxembourg était, par son ascendance germanique, acquis à la cause allemande, or c'était loin d'être le cas. C'est l'un des intérêts. On découvre également un bon réalisateur, quelqu'un qui sait où il va et arrivant à nous captiver de bout en bout. Il y a aussi une belle photographie et une bonne direction d'acteurs. A propos de ceux-ci, c'est une vraie découverte, le Luxembourg héberge des talents ne demandant qu'à s'épanouir.
Il est dommage que "Demain, après la guerre" ne sorte qu'au Grand-Duché. Il mériterait une petite place sur les écrans belges et/ou français.Lire aussi l'entretien avec Christophe Wagner
Tags : Demain après la guerre, Eng nei Zäit, Christophe Wagner, Doudege Wénkel, Angle mort, FIFF 2015, Grand-Duché de Luxembourg, Luxembourg