• Critique: Au revoir là-haut

    Au revoir là-haut de et avec Albert Dupontel, Perez Nahuel Biscayart, Héloïse Balster, Laurent Lafitte, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry, Michel Vuillermoz, Philippe Uchan, Kyan Khojandi

    Affiche Au revoir là-haut

    L'histoire: Novembre 1919. Deux rescapés des tranchées, l'un dessinateur de génie, l'autre modeste comptable, décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Dans la France des années folles, l'entreprise va se révéler aussi dangereuse que spectaculaire... 

    La critique de Michel Decoux-Derycke: Un grand film, une superbe réalisation, un scénario aux petits oignons et des acteurs au top, tel est résumé en peu de mots le sixième long métrage de Albert Dupontel, sans doute celui de la maturité pour l'acteur-réalisateur. Ce dernier adapte avec maestria le Prix Goncourt de 2013, "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre.
    Le film est d'une beauté incroyable, très soigné tout comme les reconstitutions (les tranchées de 1918, le Paris de 1919,...) les décors, les costumes, la musique... et surtout les masques ! Avec tout cela, Albert Dupontel nous entraîne dans une histoire d'arnaque certes mais ce n'est pas le principal, c'est une histoire d'hommes fracassés par la Première Guerre mondiale, l'un dans sa chair, l'autre dans sa tête. Devenus amis dans l'enfer de la guerre, ils vont tenter de survivre dans un monde oubliant leurs sacrifices, leurs chagrins, les mettant de côté sans aucun état d'âme, préférant l'enrichissement de quelque manière que ce soit sans penser à l'Homme.
    Ce qui sublime aussi le film, c'est l'interprétation de haut niveau. Outre Albert Dupontel, excellent dans le rôle de Albert Maillard, Nahuel Pérez Biscayart ("Je suis à toi", "120 battements par minute") est, le mot n'est pas très fort, époustouflant, il est véritablement Edouard Péricourt, plus que meurtri dans sa chair, tentant de survivre grâce à ses masques, ses dessins. L'acteur argentin devrait être en toute logique césarisé en février prochain sinon c'est à ne plus rien y comprendre. Poursuivons l'analyse du casting parce quand il n'y en a plus, il y a encore. La jeune Héloïse Balster, pour son premier rôle au cinéma, apporte une belle fraîcheur et arrive à se faire une place entre Nahuel Pérez Biscayart et Albert Dupontel. Laurent Laffite joue avec délectation un salaud, un personnage cynique et ignoble, envoyant ses hommes à la mort deux jours avant l'Armistice. Quant à Niels Arestrup, il est tout simplement bouleversant en père, plus humain qu'on pourrait le croire. Sans oublier Michel Vuillermoz, Emilie Dequenne, Mélanie Thierry, tous très bons dans leurs rôles. Dans ce film, il y a une sorte d'alchimie positive entre les acteurs qui leur a donné envie de donner le meilleur d'eux-mêmes.
    Bref, "Au revoir là-haut" est drôle et émouvant, tout le temps en équilibre mais qui jamais ne tombe. Hautement recommandable !


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